Trafic d'animaux sauvages : un réseau international démantelé à Toulouse

Laetitia A.D. | Reportage : Julien Cressens, Marion Larradet, Gaëlle Sellem
Publié le 4 décembre 2022 à 10h12

Source : TF1 Info

À Toulouse, une enquête de la police a révélé un vaste trafic d'animaux sauvages.
À la tête de ce réseau : une jeune femme de 22 ans, mise en examen ce vendredi.
Le 20H Week-end de TF1 vous raconte le démantèlement de ce trafic international.

Un trafic d'animaux d'une ampleur inédite. La police a démantelé le 30 novembre dernier un trafic international d'animaux sauvages dans la ville de Toulouse. Les animaux transitaient par la Pologne, l'Espagne et la Belgique, jusqu'en France. Le profil de la personne à la tête de ce réseau a surpris les enquêteurs : il s'agirait d'une jeune femme de 22 ans, placée en détention ce vendredi 2 décembre.

Les échanges se déroulaient essentiellement via les réseaux sociaux. Cette jeune femme se faisait appeler "Reina de la Jungle" sur Instagram. Elle postait des annonces pour vendre des animaux sauvages, tel des lynx, singes tamarins à mains jaunes ou encore des servals. Des espèces protégées dont la vente et la détention sont interdites en France. Les animaux auraient été achetés à bas prix dans différents pays avant d'être revendus, sans garantie sanitaire ni traçabilité.

Près d'une cinquantaine d'animaux vendus en quatre ans

L'enquête a débuté en mai 2021 suite au signalement de ce trafic à l'Office Français de la Biodiversité et à OCLAESP de Bordeaux. Rapidement, les soupçons se portent sur cette jeune femme, née en 2000 et résidente en Haute-Garonne. Sans emploi, elle est soupçonnée d'avoir vendu dans la France entière une cinquantaine d'animaux ces quatre dernières années. Son butin estimé est de 50.000 euros. 

Interrogée, son avocate plaide l'erreur de jeunesse. Sa cliente avait 19 ans quand elle s'est lancée dans ce trafic. "Elle a essayé de trouver un gagne-pain, et je crois qu'elle ne s'est pas rendu compte de la gravité de ce qu'elle faisait en proposant ce genre d'animaux. Parce qu'elle avait les contacts, parce qu'elle a trouvé le filon", affirme Maitre Sarah Nabet-Claverie dans la vidéo en tête de l'article.

Pour obtenir ses animaux sauvages, la jeune femme parcourait des milliers de kilomètres en voiture. C'est en Pologne, en Belgique, et surtout en Espagne, qu'elle se fournissait. C'est d'ailleurs grâce à l'aide d'enquêteurs espagnols que la police française a pu démanteler les différents maillons de ce réseau. Le pays hispanique est la plaque tournante de ce commerce illégal d'animaux. Les opérations de la police espagnole ont régulièrement lieu aux domiciles des trafiquants, et sont même dignes des arrestations de narcotrafiquants, comme le montre l'extrait vidéo dans le reportage en tête de l'article.

Trois de ses complices présumés ont également été arrêtés. La jeune femme a été mise en examen pour plusieurs chefs d'accusations, dont trafic d'animaux sauvages en bandes organisés. Elle encourt une peine de sept ans d'emprisonnement. 

Phénomène croissant en France, le trafic d'animaux sauvages est l'une des activités criminelles les plus lucratives au monde. Elle est estimée chaque année à 23 milliards de dollars. Au-delà des atteintes aux espèces menacées, les risques sanitaires sont élevés, avec l'importation possible de zoonoses, des maladies infectieuses passant de l'animal à l'homme.


Laetitia A.D. | Reportage : Julien Cressens, Marion Larradet, Gaëlle Sellem

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